Selon les estimations de l’OMS, la surdité affectera plus de 900 millions de personnes d’ici l’horizon 2050. Cela représentera environ le dixième de la population mondiale. Une déficience auditive peut résulter de différents facteurs tels que les complications natales, l’exposition à un bruit excessif, les infections chroniques de l’oreille, les effets de certains médicaments ou le vieillissement. Fort heureusement, des solutions efficaces existent pour réduire considérablement les conséquences de cette pathologie et pour la prévenir.
Sommaire
Choisir un traitement efficace
Divers facteurs peuvent entrainer un déficit auditif. Dans un premier temps, le spécialiste procède à des tests pour les identifier. Ensuite, il vous indique les solutions disponibles pour rétablir ou augmenter les vibrations captées par l’oreille interne. Divers traitements existent pour corriger les anomalies à l’origine d’une surdité.
Les aides auditives
- Les aides auditives dites en conduction aérienne captent le son à l’aide de leurs microphones intégrés. Leur microprocesseur traite le signal récupéré et l’amplifie avant de le retransmettre à l’écouteur positionné au niveau du conduit auditif externe.
- Les aides en conducteur osseuses agissent directement sur l’oreille interne par le biais des os crâniens. Leur principe de fonctionnement reste assez simple. Un microphone capte les sonorités et les communique à l’os temporal via un vibrateur installé derrière l’oreille. Les cellules ciliées perçoivent alors plus aisément les informations émises par la paroi osseuse autour de la cochlée.
Les implants auditifs
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L’implant d’oreille moyenne : son fonctionnement s’assimile à celui des aides en conduction osseuse. Un chirurgien spécialisé l’installe sur un osselet. Il intercepte et communique en temps réel à l’oreille interne toutes les vibrations de l’environnement du patient.
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L’implant cochléaire : il intègre un processeur qui capte et convertit les sonorités en signaux électriques avant de les transmettre à la partie interne de l’équipement. Celle-ci produit des impulsions électriques grâce à ses électrodes pour stimuler les fibres du nerf auditif. Son utilisation reste assez simple dans un environnement calme. Par contre, un temps d’apprentissage s’impose généralement dans un milieu bruyant ou musical pour que le sujet s’y habitue.
Pour traiter certaines surdités sévères, les spécialistes peuvent combiner les aides auditives et les implants. Cette solution convient notamment aux patients qui disposent encore d’une certaine capacité d’écoute. Les implants boostent le fonctionnement de la cochlée. Celle-ci pourra mieux capter les bruits aigus. Quant aux aides auditives, elles augmentent la perception des sonorités graves.
La perspective d’une thérapie génique pour les cellules ciliées
Diverses études se poursuivent actuellement pour mieux comprendre le phénomène de la surdité. Les chercheurs souhaitent déterminer les facteurs qui rendent certains sujets plus vulnérables aux bruits. Ils essaient d’expliquer les raisons de la perte des cellules ciliées ou des fibres auditives. Récemment, ils ont pu établir que 95 % desdites fibres servent au transport des sonorités en direction du cerveau tandis que les autres 5 % jouent essentiellement un rôle d’alerte en cas de bruit trop intense. Cette seconde catégorie de nerfs revêt une importance capitale. Ils contribuent visiblement à la protection des cellules ciliées. Ils pourraient également permettre de comprendre les raisons de la variabilité de la vulnérabilité auditive. Par ailleurs, la science a enregistré quelques avancées au plan génétique dans ce domaine. Ainsi, l’équipe de Christine Petit a réussi à formellement identifier le gène DFNB1 qui se trouve à l’origine d’environ 50 % des surdités congénitales.
Sur la base de ces différentes avancées, les scientifiques espèrent désormais pouvoir régénérer les cellules ciliées détruites grâce à une thérapie génique. Des tests effectués sur des cochlées d’oiseaux ont abouti à des résultats assez encourageants. Concrètement, ces professionnels cherchent à produire de nouveaux nerfs auditifs à partir des atomes résiduels après la détérioration des cellules ciliées. Pour y parvenir, ils envisagent de transférer le gène Math1 dans l’oreille interne par le biais d’un virus. Celui-ci permet de distinguer les cellules de soutien de celles fonctionnelles. Selon les recherches, la régénération de quelques cellules sensorielles suffirait pour booster les performances des implants cochléaires. Des tests sur des humains devraient intervenir incessamment. Pour prévenir les troubles auditifs, vous devez prendre des dispositions pour protéger vos oreilles. Pensez également à vous dépister pour éviter toute complication.
Réduire l’exposition aux bruits
Les sonorités très élevées peuvent altérer irréversiblement les cellules ciliées des oreilles et les fibres nerveuses auditives. Ce facteur constitue la première cause de surdité. Vous devez donc éviter les endroits trop bruyants comme les boîtes de nuit. Lors des concerts, restez en retrait et loin des amplificateurs. Le port permanent de baladeurs peut également générer des troubles auditifs. Conformez-vous aux seuils de tolérance fixés par la législation du travail. Protégez-vous si vous devez demeurer exposé pendant plus de 8 heures à une sonorité supérieure à 85 dB. Prévoyez aussi des bouchons pour vos oreilles si vous utilisez une perceuse ou tout équipement capable de produire un bruit de plus de 90 dB. Cette recommandation reste également valable lorsque vous vous servez d’un marteau piqueur (plus de 100 dB). Vos tympans subiront un véritable choc (115 dB) si vous vous retrouvez à proximité des lieux d’explosion ou de décollage d’avion. Cela pourrait entrainer des dommages auditifs irrémédiables. Toutefois, la sensibilité au traumatisme sonore diffère selon les individus. Par ailleurs, vous devez rester attentif aux autres causes de surdité. Certains médicaments se révèlent toxiques pour le système auditif. Surveillez donc la prise des antibiotiques comme les aminoglycosides. L’usage des anticancéreux tels que le cisplatine peut également générer des troubles de l’oreille. N’hésitez pas à demander des conseils à votre médecin traitant et respectez ses recommandations.
Se faire dépister à temps
Le nombre de personnes atteintes de déficiences auditives augmente avec l’âge. 6 % d’individus en souffrent entre 15-24 ans. Cette pathologie touche 9 % des sujets de 25-34 ans. Ce pourcentage passe à 65 % pour les plus de 65 ans. Vous devez donc consulter fréquemment un spécialiste pour vérifier l’existence d’un déficit auditif. Les professionnels du secteur le recommandent d’ailleurs à la naissance. Cela se pratique de manière systématique au niveau de certains pays européens. Les adolescents et les adultes doivent aussi régulièrement se rendre chez un otologiste pour dépister un éventuel trouble de l’oreille. N’hésitez pas à y aller dès que vous ressentez des symptômes comme des douleurs, un écoulement de pus ou une réduction de votre capacité d’écoute. Différents tests existent pour déterminer votre type de surdité et son amplitude. L’audiométrie permet d’apprécier la réactivité de vos nerfs auditifs. Cette technique étudie les réflexes de vos cellules ciliées après leur exposition à des bruits de 125 Hz à 8 000 Hz. Vous devrez alors répéter les mots entendus. L’otologiste peut également analyser vos otoémissions acoustiques après une stimulation sonore pour dépister une éventuelle anomalie. Il s’intéresse notamment au bon fonctionnement de la cochlée et des nerfs auditifs.